home
fr | de

Valérie Lou / Valérie Lou tout feu, tout swing

LA SPIRALE - La chanteuse vaudoise a fêté ses retrouvailles avec le pianiste Christophe Tiberghien. Un concert enthousiasmant. 

Vendredi soir à La Spirale, un public nombreux et enthousiaste était venu fêter les retrouvailles de Valérie Lou et de Christophe Tiberghien, quinze ans après la sortie d’«Autour de tes mots», le disque qui consacra la rencontre entre le pianiste franco-fribourgeois et la chanteuse vaudoise. 
Une ambiance chaleureuse donc, pour la première d’un nouveau projet célébrant les noces bleues du swing et de la langue française, tout au long de deux sets qui mèlaient chansons anciennes, re-arrangées pour un trio de jazz, et nouvelles créations, des compositions du pianiste sur les- quelles Valérie Lou a posé des paroles toutes de finesse et de poésie. Ainsi, ce «Chant du cygne», devenu «Ainsi fond, fond, fond... notre amour fou» sous la plume malicieuse de la chanteuse, ou encore «Hommage au prince», autre valsante ballade et clin d’œil au pianiste Bill Evans, où Valérie Lou célèbre sa vision, tendre et tout sauf platonique, de «l’amour à la Evans». 

Ailleurs, la chanteuse se demande «où sont passés nos feux sacrés», sur un rythme latin entrainant qui met en valeur le jeu mélodique de Fred Bintner, formidable batteur dont le drive imparable et la bonne humeur contribuèrent pour beaucoup à la réussite du concert. Tout aussi groovy, le contrebassiste Manu Hagmann impressionna autant par son accompagnement tout en timing que par un ou deux solos de fort belle facture. 
Une paire rythmique dont l’ardeur communicative donna des ailes aux improvisations de Christophe Tiberghien que l’on avait rarement entendu aussi fougueusement lyrique et inspiré. 

Plutôt qu’à un récital de chanson calibrée sur mesure, c’est donc à un concert de jazz plein de vitalité que l’on a pu assister dans la cave voûtée de la Basse. Avec leur énergie et leur enthousiasme, Valérie Lou et ses trois virtuoses complices ont su facilement faire oublier certaines hésitations et une mise en place encore un peu flottante, largement compensée par la bonne humeur ambiante. «J’espère que ce nouveau projet n’aura pas de fin», a confié la chanteuse au moment de conclure. C’est en tout cas tout le mal qu’on lui souhaite!


Eric Steiner
La Liberté / 22 fév. 2011

www.manusound.net